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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/227

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

lui vient au cerveau. Mais ensuite le même courant reviendrait de là dans la personne du magnétiseur, à son pôle positif, à son cerveau, où s’offrent alors à lui les pensées et les sensations de ce dernier auxquelles, justement pour cela, participerait alors la somnambule. Ce sont là, à la vérité, des vues très osées ; mais quand il s’agit de choses aussi inexpliquées que celles qui constituent le problème présent, toute hypothèse est permise, qui nous en donne une explication quelconque, ne fut-elle que schématique ou analogique.

Ce qu’il y a de par trop merveilleux et par suite d’incroyable, tant que cela n’a pas été confirmé par l’accord unanime de cent sortes de témoins les plus dignes de foi, dans la clairvoyance somnambulique, cette clairvoyance à laquelle rien n’échappe, ce qui est caché, ce qui est absent, ce qui est lointain, même ce qui sommeille encore au sein de l’avenir ; tout cela perd tout au moins de son invraisemblance absolue, si nous voulons bien considérer que, comme je l’ai si souvent dit, le monde objectif est un simple phénomène cérébral. C’est l’ordre de ce monde, résultant de la loi et reposant sur l’espace, le temps et la causalité (qui sont des fonctions