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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/241

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

plus grand danger à cette bigoterie vulgaire que l’Angleterre met tant de soin et de ruse à cultiver et qui règne même parmi les plus hautes classes. Quelques-uns, à coup sûr, lisent, mais tous bavardent ; et les institutions du pays donnent l’occasion et le loisir pour cela. Il ne faut cependant pas souffrir plus longtemps que ces prêtres fassent de la plus intelligente et, presque à tous les points de vue, de la première nation de l’Europe la dernière par leur bigoterie grossière et la rendent tout à fait méprisable. Et cela surtout si on pense au moyen par lequel ce clergé a atteint son but, c’est-à-dire à la façon dont il s’est acquitté de l’éducation populaire dont il était chargé et dont il a si bien usé que les deux tiers de la nation anglaise ne savent pas lire. Sur ce point, son impudence va si loin que les résultats les plus certains, les plus généraux de la géologie sont attaqués par ses membres dans les feuilles publiques avec colère, avec dédain ; avec un mépris amusant, parce qu’ils veulent faire prendre tout à fait au sérieux la légende de la création mosaïque, sans remarquer que tenter de telles attaques c’est heurter le pot de terre contre le pot de fer[1].

  1. Les Anglais sont à ce point une matter of fact nation, que si par des découvertes historiques et géolo-