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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/244

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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

minster, leur Panthéon national. Cela parce que Byron a été assez consciencieux pour ne faire au mensonge du cléricalisme anglican aucune concession et pour aller sa voie librement ; tandis que Wordsworth, le médiocre poète, si souvent pour Byron son point de cible et l’objet de son mépris, a eu, comme il est juste, sa statue à Westminster dès l’année 1854. La nation anglaise, par une telle bassesse, se signale elle-même as a stultified and priestridden nation. Elle est, à juste titre, la dérision de l’Europe. Cependant cela ne durera pas. Une génération à venir plus sage portera en pompe la statue de Byron dans l’église de Westminster. Voltaire, au contraire, qui a cent fois plus que Byron, crié contre l’Église, repose glorieusement dans le Panthéon français, l’église Sainte-Geneviève, bien heureux d’appartenir à une nation qui ne se laisse pas conduire par le nez et gouverner par les prêtres. En Angleterre, ne manquent naturellement pas les effets démoralisants du mensonge clérical et de la bigoterie. Démoralisant doit forcément être ce mensonge du clergé au peuple, que la moitié de toutes les vertus consiste à paresser le dimanche et à criailler à l’église, et qu’un des plus grands péchés, qui fraie la voie à tous les autres, c’est de