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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/255

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

éloignée n’est pas toujours uniquement dans l’organisme, mais qu’il faut la chercher parfois même en dehors, dans ce dernier cas alors, ce phénomène cérébral, qui se présente jusqu’ici comme aussi subjectif que les simples rêves, ou même qui se présente comme un véritable rêve, ce phénomène cérébral reconquerrait, par une toute autre voie, l’objectivité réelle, c’est-à-dire son rapport réellement causal à quelque chose d’existant en dehors du sujet ; recouvrerait cette objectivité pour ainsi dire par la porte de derrière.

Je vais donc énumérer maintenant les causes éloignées de ce phénomène, pour autant qu’elles nous sont connues. Je remarque tout d’abord ici que, toutes les fois que ces causes se trouvent dans l’intérieur de l’organisme, le phénomène reçoit le nom d’hallucination ; il rejette ce nom et il en reçoit différents autres quand on découvre sa cause en dehors de l’organisme, ou qu’on se voit contraint d’en admettre une de cette sorte.

1) La cause la plus fréquente du phénomène cérébral en question, ce sont les maladies inflammatoires aiguës, notamment les fièvres chaudes qui entraînent le délire, le délire pendant lequel, sous le nom de visions de fièvre, le phénomène en question se produit