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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/275

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

par la présence des restes mortels des défunts, c’est la forme du défunt, qui n’est pas encore enterré, qui s’offre de préférence, même à l’état de veille, aux personnes disposées pour cela ; bien que ce soit toujours seulement par l’organe du rêve qu’elle soit perçue.

On comprend alors, par ce qui a été dit, qu’à un spectre apparaissant de cette manière, il ne faille pas attribuer la réalité immédiate d’un objet présent, bien qu’il ait cependant pour cause médiate une réalité. Ce qu’on voit là, ce n’est pas le défunt lui-même, mais un simple ειδωλον, une image de celui qui a été une fois, une image naissante dans l’organe de rêve d’un homme disposé pour cela, et à laquelle donne lieu un reste quelconque, une trace laissée. Cette image n’a par suite pas plus de réalité que l’apparition de celui qui se voit lui-même, ou encore est vu par d’autres là où il ne se trouve pas. Mais des cas de cette sorte sont connus par des témoins dignes de foi, et on en trouve rassemblés quelques-uns dans la Deutéroscopie de Horst, t. II, 4e partie. Le cas de Gœthe, que nous avons cité, rentre dans cette catégorie ; de même aussi le fait non rare que les malades, au moment de