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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/281

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

mort violente, — fussent suffisantes pour provoquer chez la personne disposée pour cela de semblables faits de deutéroscopie tournée vers le passé. À cela se rapporte, peut-être, l’opinion des anciens que mentionne Lucien (Philopseudes, ch. xxix), que seuls les individus morts d’une mort violente peuvent apparaître. Il se pourrait tout aussi bien qu’un trésor soigneusement caché par le défunt et surveillé avec une constante angoisse, auquel sont attachées ses pensées suprêmes, fût le point de départ objectif, dont nous nous occupons, d’une vision de cette sorte, qui ensuite pourrait être exploitée lucrativement. Ces susdites circonstances déterminantes objectives jouent, dans cette connaissance du passé réalisée par l’organe du rêve, jusqu’à un certain point, le rôle que fait jouer aux objets de la pensée, dans son état normal, le nexus idearum (l’association des idées). Il reste vrai des perceptions, dont il s’agit ici, ce qui l’est des perceptions possibles, à l’état de veille, par l’organe du rêve, qu’elles viennent plus facilement à la conscience sous forme de bruits que sous forme de visions ; que par suite on entend parler bien plus souvent de bruits, entendus ici ou là, que d’apparitions visuelles.