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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/308

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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

tions d’esprits l’objet d’une froide recherche et de jugements portés en toute liberté. C’est toujours, en toutes choses, la philosophie qui a le dernier mot ; et j’espère que la mienne, de même que, en posant comme réalité unique et toute-puissante de la nature la volonté, elle a rendu concevable la possibilité de la Magie et, en admettant qu’elle existe, l’a rendue compréhensible par sa manière de l’exposer, de même j’espère que la mienne, en faisant rentrer résolument le monde objectif dans le domaine de l’Idéalité, aura aussi ouvert la voie à l’opinion juste qu’il faut se faire des visions et des apparitions d’esprits.

L’incrédulité décidée que manifeste d’abord tout homme pensant à l’égard d’une part des faits de clairvoyance, et d’autre part des faits d’influence magique, vulgo magnétique, et qui ne fait que céder très tard à son expérience propre ou aux affirmations de centaines de témoins dignes de foi ; cette incrédulité a une seule et même raison, à savoir que ces deux ordres de faits contredisent les lois connues par nous a priori de l’espace, du temps et de la causalité, — telles que nous les voyons déterminer dans sa complexité le cours de l’expérience possible : — les faits de clairvoyance avec cette faculté de connaître