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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/318

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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

numéros qu’elle avait pris à la loterie ? Sans réfléchir, je lui nommais très exactement le premier et le second, mais ensuite étonné, interdit de ses manifestations de joie, et comme éveillé et réfléchissant, je me trompais sur le troisième. Cette action se manifeste, comme on le sait, à son plus haut degré chez les somnambules très clairvoyants qui, en réponse aux questions que leur pose quelqu’un, décrivent de la manière la plus exacte son habitation dans les pays les plus éloignés, ou tout autres terres lointaines qu’il a pu parcourir en voyage. La chose en soi est la même dans tous les êtres, et l’état de clairvoyance rend l’individu qui se trouve dans cet état capable de penser avec mon cerveau au lieu de penser avec le sien, qui est profondément endormi.

Comme maintenant, d’autre part, il est certain pour nous que la volonté, considérée comme la chose en soi, n’est pas détruite et anéantie par la mort, on ne saurait nier a priori qu’une action magique, de la nature de celle que nous venons de décrire, ne puisse absolument pas émaner d’un individu déjà mort. On ne peut pas davantage comprendre nettement la chose et en faire une affirmation positive, parce que d’une manière générale, s’il n’est pas impossible de concevoir la chose