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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/321

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

puissent s’engager de ces dialogues véritables avec demandes et réponses, dont on nous parle si souvent ? — Remarquons ici, en passant, que le côté risible tout aussi bien que redoutable, qui s’attache, plus ou moins, à ces affirmations d’apparitions d’esprits, accompagnées de telles circonstances, et qui fait qu’on hésite à les faire connaître, vient de ce que celui qui les raconte en parle comme de perceptions qu’il aurait eues par les sens extérieurs mais qui certainement ne sont pas, déjà par cette raison qu’autrement un esprit devrait être vu et perçu de la même façon par toutes les personnes présentes. Mais distinguer une perception provenant d’une action intérieure, et seulement extérieure en apparence, d’une simple imagination, n’est pas le fait de chacun. — Telles seraient donc, si l’on admet comme réelle l’apparition des esprits, les difficultés qui se présentent du côté du sujet qui les perçoit. Mais si l’on se place au point de vue du mort qui agirait de la manière qu’on a dite, il en apparaît d’autres. Dans ma doctrine, la volonté seule a une réalité métaphysique qui fait qu’elle est indestructible par la mort. L’intellect, au contraire, en tant que fonction d’un organe corporel, est quelque chose de simplement physique, et disparaît avec cet