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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/213

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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS


suite chez lui, avant qu’il aille au casino. Mais je n’ai pas d’argent pour prendre un fiacre. Donnez-moi encore un florin. Je ne demande rien pour ma peine. Votre amitié me suffit.

Nina avait raison. Cette femme m’aurait dépouillée, si je n’avais été prudente. Je savais bien qu’elle s’en irait à pied.

En moins d’une heure, elle était de retour. F… faisait des difficultés ; elle avait ajouté cinquante florins et il avait cédé. Il ne le faisait que par amitié. Il n’avait pas demandé pourquoi c’était ; il croyait que c’était un cavalier qui désirait garder l’incognito. Je fus donc forcée de lui trouver encore cinquante florins. Mais elle se mit à se plaindre du mauvais temps et des mauvais payeurs. Elle me montra un paquet de récépissés du mont-de-piété ; elle me dit qu’elle perdait tout si elle ne payait les intérêts le lendemain. Je lui donnai cinquante florins de plus. Elle m’assura qu’elle considérait cette somme comme un emprunt ; mais je lui répondis qu’elle n’avait pas besoin de me la rendre. Je voulais m’assurer sa discrétion et ses services ultérieurs.

Le lendemain, je racontai tout à Nina. Elle me dit que F… recevait à peine trente florins et que c’était Anna qui empochait le reste. Nous décidâmes de fêter ce jour par un bon souper.

— Il est possible que vous sauviez une fille perdue, me dit Nana, et Dieu vous récompensera de cette action. Mais cela va vous coûter de l’argent, car cette fille aura besoin d’habits. Vous devriez aussi lui pré-