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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/281

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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS

Les lois anglaises, la justice et le public en général sont assez coulants à cet égard. Je me souviens de bien des cas où j’aurais décidé tout autrement que les juges anglais. C’était un de mes passe-temps favoris que de lire les rapports policiers et particulièrement les délits de mœurs. Un jeune Français qui était légèrement gris prit un baiser à la fille de sa patronne. Il fut condamné à six semaines d’arrêt. Une forte peine pour un baiser.

Les tribunaux sont surtout coulants avec les ecclésiastiques. Un pasteur avait deux jeunes filles en pension. Il leur apprit toutes sortes de choses immorales. Il les prenait dans son lit, etc., etc., et fut condamné par les jurés aux travaux forcés. L’évêque de Canterbury le prit sous sa protection et le procès fut révisé. Les deux fillettes durent comparaître ; l’une avait douze ans, l’autre sept. Les questions posées troublèrent ces pauvres enfants. Elles furent facilement convaincues de culpabilité. Comme si deux enfants pouvaient séduire un homme mûr ! Elles furent envoyées dans la maison de correction de Hollowey, tandis que le véritable coupable, le révérend Hatchet, fut libéré. Oui, et parce qu’il avait été deux ou trois semaines en prison, il fut considéré comme un martyr. On fit une quête en sa faveur et il reçut un bon presbytère.

Vous connaissez mes opinions sur ce point, sur ce qu’on nomme débauche ; vous savez que je ne suis pas d’accord avec l’opinion du plus grand nombre. Je crois que chacun, homme et femme, est libre de faire