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Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/72

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MÉMOIRES D’UNE CHANTEUSE ALLEMANDE


participer à ces jeux. Elle voulait se venger de la baronne, qui n’avait pas voulu d’elle comme confidente. Elle réfléchit toute la nuit à la façon de profiter de ses avantages. Vous serez étonné d’apprendre comment Marguerite conçut son plan et avec quels subterfuges elle l’appliqua. La ruse est une qualité essentielle au caractère féminin, j’en ai vu des exemples admirables. Pour tout ce qui a trait à la divine volupté, la ruse et la dissimulation naturelles de la femme s’aiguisent jusqu’à un degré incroyable. La plus niaise devient inventive, poussée par le caprice, l’envie ou l’amour. Inépuisables sont les moyens que les filles et femmes emploient pour arriver à leurs fins ! — Avant que la baronne ne fût réveillée, Marguerite alla heurter à la porte du comte. Il vint lui ouvrir en grand négligé, pensant que c’était un domestique. Il fut très étonné de voir entrer Marguerite, qu’il avait vainement attendue après minuit. Il voulait lui faire des reproches, l’attirer dans son lit et rattraper immédiatement le temps perdu, mais il changea immédiatement de conduite quand ce fut elle qui lui fit des reproches. Elle lui dit qu’elle était venue un peu plus tôt qu’à l’heure convenue et qu’elle avait vu ce qu’il faisait avec la baronne — sa maîtresse ! — Elle pouvait obtenir une forte récompense en racontant cela au baron. Pourtant elle ne voulait pas le faire, à la condition de pouvoir participer à leurs jeux avec la même garantie de sûreté. Elle voulait même aider la baronne dans ses plaisirs et favoriser leur liaison. — Le comte ne disait