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Page:Scott - Nain noir. Les puritains d'Ecosse, trad. Defauconpret, Garnier, 1933.djvu/163

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LES PURITAINS D’ÉCOSSE

soit admirable, mais j’ai promis que mon prisonnier serait traité avec égards. Je vous demanderai donc une chambre pour lui.

— Comme il vous plaira ; vous connaissez votre devoir. — Je vous laisse ; j’ai chargé mon intendant Harrison de veiller à ce qu’il ne vous manque rien. Je serais charmée de vous tenir compagnie, mais…

— Milady, je sens que le grossier habit rouge du roi Charles II détruit les privilèges que pourrait avoir le sang du roi Jacques V.

— Pas auprès de moi, monsieur Stuart. Je parlerai demain à votre colonel, et j’espère que vous vous trouverez bientôt élevé à un grade dont personne n’aurait à rougir.

— Je crains, Milady, que votre espoir ne soit déçu ; mais je ne vous suis pas moins obligé de vos bonnes intentions.

Lady Marguerite fît à Bothwell une révérence cérémonieuse, et se retira en l’assurant que tout ce qui se trouvait dans le château de Tillietudlem était à son service et à celui de ses cavaliers.

Le brigadier ne manqua pas de prendre au mot la bonne dame, et il oublia facilement le haut rang d’où sa famille était descendue, dans un joyeux banquet pendant lequel M. Harrison s’évertua pour obtenir le meilleur vin du cellier, et pour exciter son hôte à la gaieté. Le vieux sommelier Gudyil descendit en courant à la cave, au risque de se casser le cou, pour explorer une catacombe secrète, connue, disait-il, de lui seul et qui, sous sa surintendance, ne s’était jamais ouverte et ne s’ouvrirait jamais que pour un véritable ami du roi.