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Page:Scott - Nain noir. Les puritains d'Ecosse, trad. Defauconpret, Garnier, 1933.djvu/186

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LES PURITAINS D’ÉCOSSE

Les mots qu’elle venait de prononcer avaient frappé ses oreilles, et un coup d’œil de reproche qu’il lui jeta en passant, la convainquit qu’il les avait mal interprétés. Il ne manquait plus rien pour compliquer la confusion et la détresse d’Edith : les couleurs dont son visage était animé l’abandonnèrent subitement et firent place à une pâleur mortelle. Evandale remarqua ce changement : sa pénétration lui faisant aussitôt soupçonner la nature de l’intérêt que l’objet de son attachement prenait au prisonnier, il porta ses regards alternativement sur Edith et sur Henry, et ses doutes furent confirmés.

— Je crois, dit-il après un moment de silence, que c’est ce jeune homme qui a été le meilleur tireur au perroquet.

— Je… ne sais pas trop, répondit Edith.

— C’est lui : j’en suis certain. Il n’est pas étonnant qu’un vainqueur intéresse vivement une belle.

Evandale quitta Edith en prononçant ces mots, et s’avança vers Claverhouse qui était assis devant une table, il se plaça à quelque distance du colonel, spectateur silencieux mais non désintéressé de ce qui allait se passer.