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Page:Scott - Nain noir. Les puritains d'Ecosse, trad. Defauconpret, Garnier, 1933.djvu/260

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LES PURITAINS D’ÉCOSSE

à la protection d’un hypocrite, répliqua le major. Mais d’abord congédions le digne ambassadeur. — Retournez vers vos chefs, reprit-il en s’adressant à Langcale, et dites-leur qu’à moins qu’ils n’aient une confiance toute particulière dans la dureté de leurs crânes, je ne leur conseille pas de venir les frotter contre ces murailles.

L’ambassadeur retourna vers ceux qui l’avaient envoyé. Dès qu’il eut rejoint l’armée, des cris tumultueux s’y firent entendre.

L’ancienne bannière de la famille Bellenden fut arborée sur la tour, ainsi que le drapeau royal ; une décharge générale de l’artillerie du château porta la mort et le désordre dans les premiers rangs des insurgés, et aussitôt les chefs la mirent à l’abri sur le revers de la montagne.

— Je crois, dit Gudyil, qu’ils trouvent que le bec de nos faucons est un peu dur pour eux.

La pente de la montagne fut de nouveau couverte par les ennemis, qui firent une décharge générale de leurs armes à feu. À la faveur des nuages de fumée, une colonne de piquiers, commandée par Burley s’avança jusqu’à la première barricade, en força l’entrée, blessa quelques-uns de ceux qui la défendaient, et les contraignit à se retirer derrière la seconde. Mais, grâce aux précautions du major, leur avantage n’alla pas plus loin. Exposés aux projectiles lancés de la tour, ne pouvant faire aucun mal à des ennemis protégés par des fortifications et retranchés derrière des palissades, ils furent obligés de se retirer avec perte, ce qu’ils ne firent toutefois qu’après avoir détruit la première barricade de manière à ne pas permettre aux assiégés de s’y loger de nouveau.

Balfour fut le dernier à quitter ce poste.

Cette première attaque fit connaître aux insurgés la force de la place qu’ils se proposaient d’emporter ; aussi dirigèrent-ils la seconde avec plus de précautions. Un fort parti d’excellents tireurs dirigé par Henry Morton, fit un détour à travers le bois, et parvint à gagner une position d’où l’on pouvait inquiéter les défenseurs de la seconde barricade, tandis que Burley, à la tête d’une autre colonne, les attaquait de front.

Les assiégés reconnurent le danger dont les menaçait ce mouvement, et tâchèrent d’empêcher l’approche de cette troupe en tirant sur elle chaque fois qu’elle était à découvert. Les assaillants, de leur côté, montraient autant de sang-froid que d’intrépidité, ce qu’il faut attribuer au jugement de leur chef, qui déployait autant d’intelligence pour ménager ses soldats que pour attaquer les ennemis.

Plusieurs fois Morton enjoignit aux siens de viser contre les Habits-Rouges plutôt que contre les défenseurs du château, et sur-