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Page:Scudéry - Discours de la gloire, 1671.pdf/15

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merite : il faut enfin que ce bien nous ſoit propre, & ne nous vienne pas d’autruy. Car autrement l’image de ce bien n’eſt noſtre image, mais celle de quelque autre objet qui merite d’en eſtre eſtimé. Examinons ces trois conditions l’vne aprés l’autre, pour mieux reconnoiſtre combien elles ſe trouvent imparfaitement dans cette gloire que nous cherchons avec tant d’ardeur.

En premier lieu, puiſque la Gloire doit eſtre l’image d’vn bien qui eſt en nous, il faut d’abord retrancher de la veritable gloire des hommes, celle qu’ils pretendent tirer de tout ce qui n’eſt pas vn bien, ou qui n’eſt pas en eux : il faut retrancher celle qu’ils mettent à des bagatelles indignes d’vn ſi grand honneur ; à eſtre plus riche qu’vn