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Page:Scudéry - Discours de la gloire, 1671.pdf/22

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trompe d’ordinaire le premier ; il trompe enſuite ſes admirateurs, qui ſont auſſi aveugles que luy ; & n’eſt que l’eſclave de toutes les paſſions déreglées les vnes aprés les autres, quoy qu’il en deuſt eſtre le maiſtre.

Nous n’abuſons pas ſeulement de tous les biens dont je viens de parler, & de cent autres : nous abuſons meſme de la Gloire la plus legitime, & du deſir de l’acquerir ; quoy que l’on puiſſe regarder l’vn & l’autre comme des biens qui ſont en nous. En effet ce deſir, s’il eſt moderé, eſt tres-loüable : mais quand il eſt exceſſif, il rend bien ſouvent ridicules ceux qui en ſont poſſedez.

I’oſe meſme avancer qu’il eſt la ſource la plus ordinaire de la médiſance. On ne cherche à rabaiſſer les autres, que pour s’élever au deſſus d’eux. Il ſemble