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Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/179

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ceux qui vous aideront à les conserver, en vous maltraitant, ou en croïant que vous n’avez pas assez de vertu pour suporter un affront, remerciez-les, dis-je, & quelque mal qu’ils disent de vous, n’en faites jamais de plainte.

Mais enfin, si nonobstant toutes considérations, quoique fortes & puissantes, la malice du démon, le défaut de connoissance de vous-même, l’inclination vicieuse vous remplissent toujours l’esprit des pensées de vanité, & font naître dans votre cœur des sentimens de vous élever au dessus des autres, humiliez-vous alors d’autant plus, que vous voyez par expérience le peu de progrès que vous avez fait dans la véritable spiritualité, & combien vous avez de peine à vous délivrer de ces pensées importunes, qui marquent dans vous un grand fond d’orgueil ; par ce moyen vous ferez du poison un Antidote, & du mal même un reméde.