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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/153

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frayèrent  ; mais Jason leur ayant donné de l’argent pour répondre de lui et des Chrétiens, ils les laissèrent aller.

Dans la nuit, les fidèles firent partir saint Paul pour Béroée, ville de la Macédoine.

Aussitôt après leur arrivée, saint Paul et ses compagnons allèrent prêcher à la synagogue.

Louis. Mais, Grand’mère, pourquoi allaient-ils donc dans les synagogues ? C’était là qu’étaient toujours leurs ennemis.

Grand’mère. C’est vrai ; mais les Juifs connaissant déjà le vrai Dieu et les prophéties touchant le Messie, la moitié de la besogne était faite quand saint Paul leur parlait de la religion chrétienne. Ceux qui étaient de bonne foi n’avaient plus grand’chose à faire pour devenir chrétiens. Chez les pauvres païens, au contraire, il fallait tout expliquer. Les Juifs de Béroée étaient bien meilleurs que ceux de Thessalonique ; ils écoutèrent avec beaucoup d’empressement les enseignements de saint Paul ; tous les jours ils examinaient les prophéties et les Saintes-Écritures pour voir si elles s’accordaient avec ce que leur disaient les Apôtres. Et plusieurs d’entre eux crurent. Parmi les païens, il y en eut aussi qui se firent chrétiens, et quelques-uns même appartenaient à des familles riches et honorables.

Jeanne. Est-ce que les premiers Chrétiens étaient donc ordinairement des pauvres gens ?

Grand’mère. Pas tous, mais la plupart. Le bon Dieu le voulait ainsi pour faire bien voir que les âmes des pauvres étaient aussi précieuses que celles des riches, et qu’il n’avait besoin, pour établir son Église, ni des grands personnages, ni des riches, ni des savants.