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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/169

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ment de l’Église ; une œuvre si merveilleuse ne pouvait se fonder que par des secours extraordinaires et par des miracles évidents et répétés ; même avec tous ces miracles qui durèrent près de trois siècles, l’Église de Jésus-Christ eut grand’peine à s’établir solidement au milieu des passions des hommes. Juge un peu ce que c’eût été s’il n’y avait pas eu de miracles.

Ces miracles aidaient beaucoup les Apôtres à persuader les incrédules de la vérité d’une foi appuyée sur des preuves pareilles.

À mesure que l’Église s’est affermie et a pris un si grand développement qu’elle règne dans tout l’univers, les moyens extraordinaires sont devenus inutiles ; et comme le bon Dieu ne fait rien d’inutile, il n’a plus donné à ses Ministres, les Évêques et les Prêtres, les grâces extraordinaires qui étaient nécessaires aux premiers Évêques, aux premiers Prêtres et aux premiers Chrétiens.

Nos Évêques et nos Prêtres ont maintenant les grâces extraordinaires qui suffisent pleinement pour sauver et sanctifier les âmes.

Henriette. Pourtant, Grand’mère, je crois que quelques petits miracles de temps en temps feraient un très-bon effet.

Grand’mère. Tu as bien raison ; aussi la bonté de Dieu a-t-elle voulu que dans tous les siècles et maintenant encore, il y eût des miracles, et beaucoup de miracles, pour consoler de pauvres affligés, pour augmenter la foi des peuples et pour faire aimer davantage le Saint-Sacrement, ou la Sainte-Vierge, ou les Saints.

Henriette. Mais, Grand’mère, est-ce qu’il s’en fait donc ?

Grand’mère. Certainement, mon enfant, et beaucoup plus