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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/210

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Peu de temps après les avertissements de Paul, il s’éleva une tempête violente qui emportait le vaisseau de côté et d’autre sans qu’il fût possible de lutter contre les vagues. Ils eurent beaucoup de peine à retenir un esquif qui était attaché au vaisseau…

Louis. Qu’est-ce que c’est : un esquif ?

Grand’mère. Un esquif est un petit bateau qu’on attachait aux grands navires pour se transporter à terre quand on ne pouvait pas approcher du rivage.

La tempête avait brisé les liens qui retenaient l’esquif ; ils le rattrapèrent avec beaucoup de difficultés avec des crocs et l’attachèrent au vaisseau avec leurs ceintures.

Le lendemain, la tempête continuant, ils furent obligés, pour alléger le bâtiment, de jeter à la mer les marchandises qu’ils avaient embarquées. Le troisième jour, ils furent obligés de jeter encore à la mer les cordages et les mâts du vaisseau.

La tempête ayant duré ainsi pendant plusieurs jours, ils avaient perdu tout espoir de salut ; ils ne savaient plus où ils étaient ; roulés par les vagues furieuses, ils ne mangeaient plus par excès de frayeur.

Le quatorzième jour Paul leur dit :

« Il fallait, frères, passer la mauvaise saison dans l’île de Crète, comme je vous le conseillais. Maintenant, je vous exhorte au courage, car aucun de vous ne perdra la vie, le vaisseau seul périra ; un Ange de Dieu m’a apparu cette nuit et m’a dit :

« Paul, ne crains rien. Tu comparaîtras devant César ; et Dieu t’a donné la vie de tous ceux qui sont avec toi ; en ta faveur, ils ne périront pas. »