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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/230

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Proculus et Martinien, ils le firent évader et il se tint caché chez des Chrétiens. Quand vous irez à Rome, vous irez voir cette prison Mamertine, horrible, mais sanctifiée par le souvenir du grand Apôtre, du premier Chef de l’Église, du Vicaire de Notre-Seigneur.

Marie-Thérèse. L’avez-vous vue, Grand’mère ? Comment est-elle ?

Grand’mère. Oui, chère enfant, je l’ai vue. C’est une espèce de caverne ronde et voûtée, haute de six à sept pieds environ, longue et large de huit à neuf pieds, taillée dans un rocher, à trois étages sous terre, sans air, sans jour. Autrefois, sous la république Romaine, on n’y descendait que par un trou rond assez large pour le passage d’un homme ; ce trou était fermé par une pierre. À l’étage au-dessus est une seconde prison, un peu plus élevée et plus grande. Celle-ci n’avait pas non plus d’air ni de jour, et on y descendait également par un trou rond semblable au premier.

La prison Mamertine était la prison du Sénat romain ; c’est là qu’on mettait les grands prisonniers. Longtemps avant l’emprisonnement de saint Pierre, on avait construit des escaliers taillés dans le roc, qui descendaient dans les deux cachots. Saint Pierre était dans celui d’en bas ; les gardes se tenaient dans les deux autres.

Jeanne. Est-ce qu’il n’y a rien dans la prison du pauvre saint Pierre ?

Grand’mère. Rien du tout, excepté la chaîne qui a servi dit-on à l’attacher, et à deux pas en avant, la fontaine qui a jailli à l’ordre de saint Pierre, quand il demanda au Seigneur de lui fournir de l’eau pour baptiser les soldats qu’il conver-