Aller au contenu

Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gagea à assister à L’exhortation qu’il allait prononcer dans le nouveau monastère ; il connaîtrait ainsi le conseil que recevrait la jeune princesse. Hirtace s’y rendit sur-le-champ. Mais l’Apôtre, bien loin de conseiller le mariage que désirait Hirtace, ne parla que de l’excellence de la consécration à Jésus-Christ, et de la grande et éternelle récompense que mériterait la Princesse en persistant dans son sacrifice.

Hirtace, ayant entendu ce discours, entra dans une grande colère. Il sortit de l’église ; et, pour punir l’audace du saint Apôtre, il envoya des bourreaux auxquels il donna l’ordre de le tuer à l’heure même. Ils trouvèrent saint Matthieu devant l’autel, à la fin du sacrifice de la messe, et se précipitant sur lui, ils le massacrèrent au pied même de l’autel, qui fut teint de son sang.

Ce fut dans la ville de Nadaber que saint Matthieu fut martyrisé ; ses reliques y furent conservées jusqu’en 1080. À cette époque, son corps fut transféré à Salerne, dans le royaume de Naples ; de là, sa tête fut portée, une partie en France, dans la cathédrale de Beauvais, et une autre portion dans celle de Chartres.

Louis. Est-ce que le méchant Hirtace ne fut pas puni de son crime ?

Grand’mère. La tradition dit qu’Hirtace, n’ayant pu obtenir le consentement d’Iphigénie pour son mariage, fit mettre le feu au palais qu’elle habitait pour l’obliger à en sortir. La Princesse et ses compagnes restèrent au milieu des flammes sans être atteintes ; ces mêmes flammes se retournèrent contre le palais d’Hirtace, situé tout auprès, et le consumèrent en entier avec toutes ses richesses. Le fils d’Hirtace fut saisi, dit-on,