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Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/61

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Ayant entendu ces paroles, les Juifs du grand conseil frémissaient de rage et ils se consultaient entre eux pour les faire mourir. Mais l’un d’eux, nommé Gamaliel, fort honoré du peuple, se levant dans le conseil, commanda qu’on fît sortir un moment les Apôtres. Et il dit :

« Hommes d’Israël, prenez bien garde à ce que vous ferez à l’égard de ces hommes. Car avant notre temps, il y eut un nommé Théodas qui voulut se faire passer pour un grand esprit, et il eut environ quatre cents disciples ; il fut tué et ses disciples se dispersèrent ; on n’entendit plus parler de lui.

« Plus tard, se fît connaître un autre homme, Judas le Galiléen, il fit de même ; il attira le peuple, il périt et ses amis se dispersèrent.

« Et maintenant je vous dis : ne vous mêlez pas de ces hommes et laissez-les aller. Car si leur œuvre et leur doctrine vient de l’orgueil ou du mensonge, elle tombera d’elle-même ; et si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas la détruire ; peut-être alors est-ce contre Dieu même que vous combattriez. »

Ils trouvèrent que Gamaliel avait raison, et ayant rappelé les Apôtres, ils les firent fouetter…

Jacques. Comment ! ces méchants hommes font fouetter les pauvres Apôtres qui n’ont rien fait de mal, et que Gamaliel leur conseille de laisser aller ! Mais c’est injuste, c’est abominable.

Grand’mère. Certainement ; mais Pilate en avait fait autant pour Notre Seigneur, qu’il avait fait flageller cruellement, après avoir publiquement proclamé son innocence. Ici, les Juifs voulaient tout simplement exercer une vengeance