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Page:Senancour - Rêveries sur la nature primitive de l’homme, 1802.djvu/11

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PRÉLIMINAIRES.



J’ai vu la nature mal interprétée, j’ai vu l’homme livré à de funestes déviations : j’ai cru entendre la nature, j’ai désiré ramener l’homme. Je pouvois errer moi-même, mais je sentois profondément qu’il pouvoit être modifié d’une manière meilleure. J’interrogeai ensuite mes besoins individuels ; je me demandai quel seroit l’emploi, l’occupation de ma vie ; je portai mes regards sur ce qui est donné aux mortels et sur ce que leurs désirs poursuivent dans les mœurs et les climats opposés : je n’ai rien vu qui déjà ne fût indifférent à mon cœur, ni dans la possession des biens de la vie, ni dans la recherche des illusions dif-