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Page:Senancour - Rêveries sur la nature primitive de l’homme, 1802.djvu/344

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SOMMAIRE
De la quatorzième Rêverie.



Dépendance factice de l’homme. Effort qu’il fait pour s’assujettir lui-même. Altération des mœurs et affoiblissement de l’ame produits par la complication des intérêts, la multitude des choses de la vie, et l’inextricable opposition entre les objets de nos passions. Quels hommes et quelles mœurs cet ordre de choses, produit nécessairement. De l’irrésolution et de la versatilité de la vie fruit inévitable d’une trop grande liberté de choix. De la liberté ; elle consiste à être selon sa nature. De la liberté civile, de la liberté politique, considérées dans ce sens. Suites du commerce, de la grandeur et du faste des états. Faux principes dont s’autorise cette classe d’hommes qui domine en disant qu’elle gouverne.

Nécessité de la subversion générale de nos innovations. On ne réforme point les abus, on ne fait que les interrompre. Des âmes petites et pusillanimes qui veulent que tout soit ingénieux, faute de concevoir que quelque chose puisse être grand ; et qui veulent un pays célèbre, n’ayant aucune idée d’une patrie qui seroit heureuse.