Aller au contenu

Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour assurer la tutelle des orphelins ; à défaut de parens, cette tutelle est dévolue à son chef[1].

Elle est aussi un véritable tribunal. On cite des cas elle a prononcé la peine capitale[2]. Ils sont déjà anciens, et aujourd’hui, sous la domination anglaise, pareille chose ne serait plus possible. Mais, en théorie, sa juridiction s’étend à de véritables crimes ; le meurtre d’un brahmane, d’une femme, d’un enfant sont parmi les péchés graves dont la caste aurait le droit de connaître[3]. En fait, son pouvoir s’exerce beaucoup moins sur des crimes ou des délits de droit commun que sur les règles particulières à la caste. Ces règles nous paraissent et bien minutieuses et bien frivoles, mais le maintien strict en importe à la caste autant qu’il préoccupe les consciences enfermées de tout temps dans ce réseau d’observances tyranniques. C’est une juridiction des mœurs et des usages. Elle veille à ce que les coutumes soient fidèlement observées ; elle punit les infractions qui s’ébruitent. Dans son domaine elle est souveraine ; les décisions favorables ou contraires des magistrats civils l’inquiètent peu[4].

  1. Steele, p. 191.
  2. Dubois, I, 34-5.
  3. Steele, p. 150, al.
  4. J. Chandra Ghosh, Calc. Review, oct. 1880, p. 282.