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Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/118

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tra, il sera évité, montré au doigt et regardé comme un réprouvé... Un simple çoûdra, pour peu qu’il ait d’honneur et de délicatesse, ne voudra jamais s’allier ni communiquer même avec un brahme ainsi dégradé. »

Le cérémonial en est significatif : on célèbre proprement les funérailles du coupable exclu de la caste[1] ; c’est bien la mort civile avec tous ses effets. Si l’exclu est un homme, sa femme et ses enfans ne peuvent rester purs et garder leur place dans la caste qu’en abandonnant le maudit. Il devient inhabile à hériter[2], à adopter[3]. Ce qui est fort naturel, puisque les enfans mêmes qui lui naîtraient après son éviction, partagent son sort ; ils ne peuvent être réintégrés que s’ils délaissent leur père, s’ils se soumettent à une pénitence.

Les pénitences sont variées : ce sera un pèlerinage à quelque temple renommé, un bain dans le Gange, ou simplement un jeûne. Le coupable pourra être condamné à avoir les moustaches rasées, à être marqué au fer, à subir une brûlure sur la langue ; ou bien il devra absorber le breu-

  1. Pour l’usage actuel, voy. par exemple, Steele, p. 173.
  2. Bien que la règle ne soit peut être pas absolue, Steele, p. 155, et surtout ne soit plus reconnue par la justice Anglaise.
  3. Steele, p. 183.