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Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/173

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triyas-Fshouyants ou chefs de famille, aux Vaiçyas, les Hûitis ou ouvriers manuels aux Çûdras. La ressemblance générale est frappante. Elle rejette dans l’ombre quelques différences douteuses. Les Vaiçyas sont, dans la tradition brahmanique, réputés surtout agriculteurs et marchands ; mais justement la littérature bouddhique, en les appelant d’ordinaire grihapatis[1] ou « maîtres de maison », les rapproche rigoureusement de l’interprétation donnée pour la catégorie iranienne. La classe des Hûitis n’est pas décrite avec une précision qui permette d’instituer avec les Çûdras des comparaisons décisives ; la façon même dont elle est, comme souvent celle des Çûdras, laissée de côté, isolée par conséquent des trois premières, crée entre les deux, toutes deux présentées comme des classes religieusement et socialement inférieures, un lien de plus et non des moins forts. De part et d’autre, l’entrée définitive de l’individu dans la communauté des classes supérieures est marquée par une cérémonie identique, par l’investiture du cordon sacré[2]. La correspondance est donc parfaite.

  1. Pour citer un seul exemple, cf. Majjh. Nikâya, éd. Trenckner, I, 85, 30 suiv.
  2. Spiegel, III, p. 700. Il est très probable que, dans l’Iran comme dans l’Inde, elle était réservée aux trois premières classes ; la quatrième paraît n’avoir joui que de droits incomplets et avoir été rejetée dans une condition inférieure, Geiger, p. 479 suiv. Ce qui pourrait sembler plus douteux, bien que Spiegel l’admette sans hésitation (III, p. 518-9), c’est de savoir si les Hûitis étaient réellement compris parmi les fidèles du Zoroastrisme auxquels l’investiture devait être conférée.