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Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/221

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Les Vaiçyas et les Çûdras, en particulier, n’ont jamais été qu’une sorte de rubrique destinée à envelopper une foule d’élémens hétérogènes[1]. Mais, évidemment, et sans se soustraire à la séduction qu’exerçaient sur son esprit les constructions positivistes, M. Nesfield a bien senti que, faute d’un correctif, sa théorie prouvait trop, qu’elle devrait s’appliquer à tous les pays. Sans doute aussi a-t-il, malgré sa naturelle indépendance, subi le prestige de la tradition. Quoi qu’il en soit, la concession qu’il lui fait, loin d’être inhérente à son système, en trouble toute l’ordonnance. L’originalité de sa thèse est ailleurs. Si d’autres avaient, avant lui, assigné, dans la genèse des castes, une part d’action à la spécialité professionnelle, personne n’y avait ramené aussi délibérément toute l’évolution. Plus que personne aussi, il en a rattaché les détails caractéristiques aux souvenirs de la tribu. En prenant pied sur le terrain nouveau de l’ethnographie, il a étendu les perspectives et préparé à l’interprétation un fondement plus large.

Plusieurs des vues qu’ils a semées en passant pourraient disparaître sans laisser de lacune sensible. La fusion des élémens divers de population fut, suivant lui, très anciennement achevée,

  1. § 11.