Aller au contenu

Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tres facteurs ont exercé parallèlement une action analogue !

Il existe en certains pays slaves, en Russie et ailleurs[1] — ou du moins il existait encore à une date toute récente — des communautés de village exclusivement vouées à une profession unique, villages de cordonniers et villages de forgerons ou de corroyeurs, communautés de menuisiers et de potiers, voire d’oiseleurs et de mendians. Or, ces villages ne sont pas des assemblages d’artisans qui se sont fondus en une communauté, mais des communautés qui exercent une même industrie. Ce n’est pas la profession qui aboutit au groupement, c’est le groupement qui aboutit à la communauté de profession, qui l’a suggérée. Pourquoi n’en serait-il pas de même dans l’Inde ?

Faire sa place à la communauté de métier parmi les mobiles qui ont agi sur la destinée de la caste, et en faire la source suffisante du régime, sont deux. Autant la première proposition est d’abord vraisemblable, autant la seconde est inadmissible.

Un Hindou — un juge qui a de la situation le sentiment vivant et la pratique familière (Guru Proshad Sen[2]) — cherchant à résumer les traits

  1. Hearn, Aryan Household, p. 241-2.
  2. Calcutta Rev., juillet 1890, p. 49 suiv.