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Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/38

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et recommandé à notre curiosité les conquérans âryens de l’Inde. L’affinité qui s’est révélée peu à peu entre les peuples anciens, non seulement dans les traditions religieuses, mais dans les élémens de l’organisation sociale, a resserré ces liens noués d’abord par la ressemblance des idiomes. N’a-t-on point parfois, de cette communauté de langue et de coutumes, tiré trop aisément sur la communauté du sang des conclusions trop absolues ? À coup sûr, l’origine commune des institutions qui, après avoir dominé le passé de nos ancêtres lointains, retentissent encore dans notre présent, prête pour nous aux évolutions qu’elles ont traversées, dans des circonstances et dans des milieux très différens, un intérêt singulier et, si j’ose dire, une saveur assez rare.

On a d’abord comparé les institutions chez des races dont leurs idiomes attestaient la parenté. La curiosité a vite débordé ce cercle, pour embrasser sans choix toutes les variétés des constitutions primitives. Je ne décide pas si l’étude n’a point perdu parfois en sûreté ce qu’elle gagnait en étendue. Même téméraires, ces reconnaissances un peu aventureuses dans l’illimité n’ont point été sans fruit. L’observation s’y est formée, le regard s’y est affiné, au grand profit des recherches plus timides ou, si l’on veut, plus prudentes.