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Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/78

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puiser, en voyageant, aux sources de la civilisation occidentale.

Les Hindous se montrent en toute circonstance grands amis des fêtes ; les repas communs reviennent dans toutes les occasions solennelles[1]. Ces restrictions en sont plus significatives. L’autorité en est si absolue qu’on a vu les Santals — une caste très basse du Bengale — se laisser, en temps de disette, mourir de faim plutôt que de toucher à des alimens préparés même par des brâhmanes[2]. Cette réserve s’appliquant à la caste réputée la plus haute et entourée de respects si prosternés, montre combien le scrupule est ici ingénieux et fécond, ce qu’il sait, à l’ordinaire, broder de variantes sur le canevas primitif.

On peut considérer que, en termes généraux, les gens seuls peuvent manger ensemble qui pourraient se marier ensemble. Donc, ici encore, il faut entendre la caste dans le sens étroit. Les douze sections des Kâyasthas du Bengale ne peuvent pas plus manger de compagnie qu’elles n’acceptent entre elles d’alliances[3]. Cependant,

  1. Cf. Jogendra Chaadra Ghosh, Calc. Review, oct. 1830, p. 280.
  2. Barth, Revue critique, 1880, II, p. 243.
  3. Guru Proshad Seo, Calc. Review, juillet 1890, p. 53-4.