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Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/81

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à l’exception de la classe très basse des Sânsis ! Nous n’en finirions pas s’il fallait distinguer, même dans la mesure assez limitée de ce qui nous est connu, entre les règles qui régissent le riz cuit el les autres alimens ; entre le Bengale, où toutes les castes, ou peu s’en faut, acceptent la nourriture préparée par des brâhmanes, et la coutume plus stricte qui, dans plusieurs castes du reste de l’Inde septentrionale, exclut la cuisine des brâhmanes et ne tolère que la cuisine d’un membre de la caste même. Il suffit de donner une impression de cette fatigante variété.

Il reste au moins une distinction très caractéristique et très générale à signaler ; c’est celle qui, dans la plus grande partie de l’Inde, — dans l’Inde entière, dit-on, excepté Madras[1], — sépare les castes en deux catégories : celles de qui on peut accepter de l’eau, celles dont le contact la souille. Les catégories sont très variables ; car, au dire de Guru Proshad Sen, tous les Bengalis, y compris les brâhmanes, sont à cet égard, et sauf de rares exceptions, mis à l’index par le reste des Hindous. La division n’en est que plus remarquable. Elle s’inspire visiblement d’une importance particulière qui s’attache à l’eau.

  1. Guru Proshad Sen, Calc. Review, juillet, 1890, p. 54-5. Cf. Nesfield, Caste System, p. 26, etc.