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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/104

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culièrement le baron Erlanger. Le ministre d’État, comte Walewski, à cause de lui, était sans cesse tiraillé entre sa femme, tout à fait hostile à Wagner et la princesse de Metternich qui plaidait la cause du compositeur avec une constance passionnée. À ce propos, Mme Adam reproche à Wagner comme un crime[1], ayant été reçu dans le salon de Mme d’Agoult (Daniel Stern), fréquenté par des artistes, des hommes politiques républicains, salon d’opposition libérale, d’avoir recherché ensuite la protection de Mme de Metternich et d’avoir été, grâce à elle, protégé par l’empereur. Le mot de trahison est très déplacé dans la circonstance. Est-il bien surprenant qu’un musicien étranger, très discuté en France, ait eu recours à l’appui naturel qui s’offrait à lui, celui de ses compatriotes ? Quand on ouvre ses salons aux artistes, on ne leur demande pas, en général, de profession de foi politique, surtout à un artiste étranger.

On a toujours attribué à l’intervention de la princesse de Metternich la mise à l’étude de Tannhœuser, imposée à Alphonse Royer par un ordre impérial. La brochure de M. Drumont donne une autre explication. C’est le maréchal Magnan qui aurait gagné cette victoire. « Wagner avait remarqué l’assiduité et l’attention du maréchal Magnan à ses concerts. » Il lui demanda audience

  1. Lettre du 13 janvier 1886, adressée au Figaro et publiée le 15.