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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/112

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Wagner et le blâme de sa prétention de conduire l’orchestre[1]. M. Achille Denis, dans la Presse théâtrale, jugeait cette prétention légitime et désapprouvait l’obstination de Dietsch à maintenir ses droits. Il l’engageait vivement à céder le bâton à Wagner, son mérite de chef d’orchestre ne devant pas être diminué par cette condescendance. Dans le Figaro, Jean Rousseau conclut dans le même sens. — « C’est toute sa vie de musicien qu’il joue sur cette retourne unique. Quoi de plus naturel dans une si grosse partie, qu’il veuille tenir les cartes !… M. Wagner est perdu peut-être, si M. Dietsch conduit mal son orchestre… Le Tannhœuser tombera à plat sous la direction de M. Dietsch, que cela ne prouverait rien contre Wagner. » Ces réflexions très justes n’empêchèrent pas le même Jean Rousseau d’éreinter le musicien dans sa chronique du 21 mars. M. Albert Wolff qui, l’année précédente, s’était montré aimable pour son compatriote, fit chorus, après la représentation, avec les détracteurs de Tannhœuser.

Les caricatures de l’époque et les nouvelles à la main font allusion au procès intenté à Wagner par ses librettistes. Edmond Roche avait dû subir la collaboration de M. Nuitter, traducteur-juré de

  1. Le 25 février, Wagner, mécontent des études faites sous la direction de Dietsch, écrivait à Alphonse Royer pour lui demander de conduire l’orchestre à la répétition générale et aux trois premières représentations. Le 8 mars, le comte Walewski répondait par un refus formel — Voir Bayreuther Festspiel Blætter, article de M. Nuitter.