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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/144

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dissements, il remerciait les artistes par une allocution. Deux jours après avait lieu, à l’Opéra de Vienne, la reprise de Lohengrin. On lui avait promis qu’à l’automne commenceraient les répétitions de Tristan. Il rentra donc à Paris.

Il raconte, dans ses Souvenirs sur Schnorr, que l’artiste n’ayant pas cru « pouvoir se rendre maître des difficultés présentées par son rôle dans le dernier acte », on avait dû renoncer à Tristan. Quand il retourna à Vienne à l’automne, époque fixée pour la mise à l’étude de Tristan, on lui répondit que des difficultés insurmontables s’opposaient à la représentation de cet ouvrage ; les répétitions furent donc suspendues pour un temps indéterminé. Wagner revint encore une fois à Paris, sans avoir obtenu les deux exécutions souhaitées.

En février 1862, il alla résider à Bieberich, sur le Rhin, et s’occupa résolument de mettre en musique le poème des Maîtres-Chanteurs qu’il venait de terminer à Paris. Sa présence à Vienne dans l’automne de 1862 amena la reprise des répétitions de Tristan, mais, en janvier, elles furent de nouveau abandonnées. Wagner, appelé à Prague pour y diriger des festivals, parcourut l’Allemagne en organisant des concerts à son bénéfice. Puis, un peu plus tard la grande-duchesse Hélène l’invita à venir à Pétersbourg. Les avantages pécuniaires qui lui furent offerts et le succès qu’obtinrent ses œuvres en Russie vinrent le dédommager de ses récents déboires.