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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/162

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niste soit allé aussi loin, comme richesse de coloris instrumental et comme puissance et comme vérité d’expression. »

Dans un article sur Mendelssohn (Revue des Deux-Mondes du 1er juillet 1865) M. Blaze de Bury accusait Wagner de s’être fabriqué un succès de commande : « Il lui faut, pour que cette musique s’impose à vous, la faveur des rois, le patronage turbulent des journalistes excentriques et des belles dames évaporées. »

À cette époque, Gasperini commençait, dans le Ménestrel, la publication de son ouvrage : la Nouvelle Allemagne musicale, Richard Wagner, qui parut en volume l’année suivante[1]. C’est la plus importante et la plus favorable des premières publications françaises consacrées à la vie et à l’œuvre de Wagner. À une biographie de l’artiste, très complète et très détaillée, à laquelle j’ai déjà fait de

  1. Dans une sorte d’annuaire artistique, intitulé la Saison musicale de 1866, (1 vol. in-18, Paris, 1867, Ach. Faure), rédigé par une réunion d’écrivains, M. Ernest Thoinan, chargé de rendre compte des livres parus pendant cette année 1866, lit un grand éloge de la Nouvelle Allemagne musicale ; mais, à son avis, il manquait un chapitre à cet ouvrage, l’histoire de Tannhœuser à Paris. Ce reproche est très fondé, et cette histoire, qui pouvait l’écrire mieux que Gasperini ?

    Une fantaisie musicale, Marius et les Teutons, par Raoul Ordinaire, parut également en 1866 (1 vol. in-18, Paris, Ach. Faure). Elle était conçue sous la forme d’un dialogue entre un pianiste romantique, défenseur des musiciens modernes, de Schumann et de Wagner, et un vieux flûtiste allemand, adorateur fanatique de Mozart. Le nom de Wagner revient plusieurs fois dans cet ouvrage, et Fétis y est conspué, pour avoir écrit sur Wagner, dans sa Biographie des Musiciens, un article injuste et partial.