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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/165

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penhauer sur la création de Wagner. Son appréciation sur l’œuvre diffère peu des jugements déjà formulés par lui dans le Ménestrel et dans la Nouvelle Allemagne musicale.

Au point de vue musical, Tristan doit être considéré comme le signal d’une réforme urgente. « Tristan est une erreur, mais une erreur qui sera féconde. Si Wagner a agi sur ceux de son temps par Tannhœuser, par Lohengrin, il agira bien plus efficacement par son Tristan, si incomplète, si fausse et si boiteuse que soit cette grande œuvre. »

Dans l’Almanach des musiciens de l’avenir[1] qui parut l’année suivante, Gasperini donna un nouveau souvenir à Wagner, en reproduisant dans un article sur Ed. Roche, l’anecdote que nous avons citée plus haut, sur ses rapports avec l’auteur de Tannhœuser. Cet almanach reproduisait la mélodie de Beethoven intitulée : les Regrets et le lied des Deux Grenadiers, écrit par Wagner sur les strophes de Heine.

En vérité, il fallait qu’en France on fût alors bien ignorant des publications étrangères pour n’avoir fait aucune attention à l’ouvrage de R. Wagner, Art allemand et politique allemande, publié en 1868 et traduit en français la même année à Bruxelles[2]. Il est inconcevable que, dans la presse parisienne, les ennemis de Wagner aient laissé passer une telle

  1. Une brochure petit in-16, avec, sur la couverture, les premières mesures du prélude de Tristan. Paris, 1867, Librairie du Petit Journal.
  2. Bruxelles, imp. Sannes. Traducteur anonyme, mais qui, paraît-il, est M. Guilliaume.