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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/167

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— lors de la première représentation des Maîtres-Chanteurs à Munich, nous étions quatre Français qui avions fait le voyage pour entendre l’œuvre du maître : Pasdeloup, Leroy, notre ancien collaborateur de la Liberté, un dilettante dont nous avons oublié le nom et celui qui écrit ces lignes. » Quatre, c’est-à-dire un de plus que pour celle de Tristan !

Cette première représentation eut lieu le 21 juin. La Gazette musicale inséra, les 28 juin et 5 juillet, deux articles de M. Ch. Bannelier. Le premier avait trait au poème, le second à la musique. Voici un extrait de son appréciation : « Le prélude des Maîtres-Chanteurs, plus développé que celui de Lohengrin, lui est bien inférieur… La scène de la réunion dans l’église et le chant de Walther au premier acte, celle entre Hans Sachs et Eva, la sérénade où Beckmesser envoie en grattant sa guitare, ses soupirs et ses hoquets amoureux à la femme de chambre d’Eva, déguisée sous les habillements de sa maîtresse et le finale du deuxième acte, le rêve de Walther qu’il répétera plus tard dans l’assemblée publique au deuxième tableau du troisième acte, le mouvement de valse vers le début du dernier finale et la scène entière du concours sont à citer comme les pages principales de la partition. Les deux mélodies chantées par Walther sont ravissantes et rachètent bien des erreurs de goût. »

Les feuilles quotidiennes d’il y a vingt ans ne donnaient pas autant de place aux nouvelles théâtrales que nos journaux bien informés.