Aller au contenu

Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Pasdeloup avait d’ailleurs invité l’auteur à venir diriger les répétitions de son opéra, mais, soit qu’il méprisât absolument cette production de sa jeunesse, soit qu’il craignît un nouvel affront à sa gloire, s’il revenait à Paris, Wagner avait décliné cette offre. Dans la lettre écrite en mars 1869 à Mme Judith Gautier, il expliquait les raisons de son refus.

« La mise en scène de Rienzi au Théâtre-Lyrique n’a été qu’une question toute personnelle entre M. Pasdeloup et moi… Quand M. Pasdeloup est venu me dire qu’il prenait la direction du Théâtre-Lyrique dans l’intention de donner plusieurs de mes ouvrages, je ne crus pas pouvoir refuser à cet ami zélé et capable l’autorisation de les représenter et, comme il désirait débuter par Rienzi, je lui dis qu’en effet, c’était celui de mes opéras qui m’avait toujours paru devoir s’adapter le plus aisément à une scène française. » Je souhaite le succès, disait Wagner, à mon ami Pasdeloup « qui, depuis une série d’années, a vaillamment arboré et énergiquement soutenu ma cause. »

Cette lettre fut reproduite par M. Éd. Drumont dans une plaquette[1], publiée en 1869, avant la représentation de Rienzi. Cette courte brochure, ornée d’un fort mauvais portrait de Wagner, comprend une biographie puisée aux sources déjà connues, agrémentée de nombreuses anecdotes dont

  1. Richard Wagner, l’homme et le musicien, à propos de Rienzi. une brochure in-4o, Dentu, Paris, 1869.