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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/176

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trin de Balzac, et les Variétés donnaient l’immortelle Belle Hélène, en attendant la Cour du roi Pétaud[1], opéra-bouffe en trois actes de MM. Ph. Gille et Jaime fils, musique de M. Delibes. Quelques jours plus tard, allait paraître l’Homme qui rit, de Victor Hugo.

Nous trouvons dans une lettre de Georges Bizet[2], avec ses impressions sur la musique, un curieux tableau de la répétition générale de Rienzi au Théâtre-Lyrique. « On a commencé à 8 heures, — on a terminé à 2 heures. — Quatre-vingts musiciens à l’orchestre, — trente sur la scène, — cent trente choristes, — cent cinquante figurants. — Pièce mal faite. Un seul rôle : celui de Rienzi, remarquablement tenu par Montjauze. — Un tapage dont nul ne peut donner une idée ; un mélange de motifs italiens ; bizarre et mauvais style : musique de décadence plutôt que de l’avenir. — Des morceaux détestables ! des morceaux admirables ! au total : une œuvre étonnante, vivant prodigieusement ! une grandeur, un souffle olympiens ! du génie, sans mesure, sans ordre, mais du génie ! Sera-ce un succès ? Je l’ignore ! — La salle était pleine, — pas de claque ! des effets prodigieux, des effets désastreux ! des cris d’enthousiasme ! pais des silences mornes d’une demi-heure. — Les uns disent : c’est du mauvais Verdi ! les autres ; c’est du bon Wagner ! C’est su-

  1. Représentée le 24 avril 1869.
  2. Georges Bizet, souvenirs et correspondance, par M. Ed. Galabert.