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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/179

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sous-tendus et par l’abus orgiaque des sonorités vocales et instrumentales[1]. »

Italianisme,… réminiscences de Verdi,… abus de formules, rôle de femme suraigu, ballets mal réussis, voilà les griefs de M. Ch. Bannelier, exposés dans la Gazette musicale (11 avril). « Le deuxième motif de l’ouverture est une insupportable vulgarité italienne empruntée au finale du second acte. »… « Nous citerons comme fort bien réussis au point de vue dramatique et ne dépassant pas le but : la fin du quatrième acte, les premières moitiés du premier et du deuxième… Le chœur des messagers et la prière de Rienzi reposent un peu du fracas qui les encadre. »

« Quant à la mélodie, écrivait Hipp. Prévost dans la France du 18 avril, eh bien ! il y en aurait de quoi défrayer toute une honnête partition. Si on rassemblait toutes les phrases, tous les motifs, tous les fragments d’idées d’un tour facile et vocal même pour les ajuster bout à bout avec quelque goût et quelque ingéniosité, on pourrait en constituer un certain nombre d’airs, de duos et de trios, lesquels font presque entièrement défaut à cette trop longue partition. »

À la violence avec laquelle Paul de Saint-Victor a fulminé contre Tannhœuser, on ne s’étonnera pas de le voir très indulgent à Rienzi[2]. Il admire cet opéra, tout en déplorant le tumultueux fracas de l’or-

  1. Ménestrel du 11 avril 1869.
  2. Liberté du 12 avril.