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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/184

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belles choses, ne se laissera jamais imposer la soi-disant musique de l’avenir, avec ses effets de casseroles et de porcelaine fêlée. »

M. Albert Millaud, dans sa Petite Némèsis[1], trouva moyen de dire les mêmes rengaines avec plus de drôlerie. Voici les meilleures strophes :


Chaudronniers, vous qui savez faire
Du bruit sur le bronze vibrant,
Applaudissez votre confrère,
Saluez votre concurrent.

Quoique vos gammes soient pareilles,
Jamais, malgré l’accord parfait,
Vous ne ferez à nos oreilles
Autant de mal qu’il nous a fait.

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Je déclare que les trombones
En doux accords sont abondants ;
Mais je plains beaucoup les personnes
Qui soufflent du Wagner dedans.


La presse avait, avec un tel ensemble, protesté contre le vacarme de l’instrumentation de Rienzi, que M. Reyer crut devoir, dans les Débats (18 avril), rassurer les âmes timorées, les dilettanti aux oreilles délicates, en affirmant solennellement que ce vacarme ne dépassait pas la moyenne des tintamarres d’opéra italien.

Cinq ou six jours après la première, on vendait

  1. Figaro du 12 avril. Pièce devers intitulée : Richard Wagner.