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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/187

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Nous avons vu Mme Judith Mendès choisie par Wagner comme destinataire de la lettre par laquelle il annonçait ne pas devoir se rendre à Paris pour les répétitions de Rienzi, nous l’avons vue consacrer son ardeur juvénile et son talent d’écrivain à l’apologie du favori du roi de Bavière ; on ne s’étonnera donc pas du pieux pèlerinage à Triebchen accompli par elle au mois de juillet 1869.

Elle raconte dans ses Souvenirs sur R. Wagner qu’après avoir écrit quelques articles sur les ouvrages du maître (1868), elle les lui envoya en le priant de vouloir bien l’aider de quelques conseils pour les compléter et les corriger. Wagner, qui habitait alors Lucerne, lui annonça dans une lettre très aimable son prochain voyage à Paris. Le voyage promis n’ayant pas eu lieu, elle se décida à aller le voir à Lucerne, au mois de juillet 1869. Prévenu de son arrivée, Wagner était venu l’attendre à la gare. De Lucerne, elle se rendit à la villa de Triebchen, sur le lac, dont elle donne une intéressante description. Elle fait ensuite un portrait de Wagner, en insistant sur sa bonté.

« Il y a néanmoins dans le caractère de Richard Wagner, il faut bien le reconnaître, des violences et des rudesses qui sont cause qu’il est si souvent méconnu ; mais seulement de ceux qui ne jugent que par l’extériorité des choses. Nerveux et impressionnable à l’excès, les sentiments qu’il éprouve sont toujours poussés à leur paroxysme ; une peine légère