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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/190

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À la répétition générale de Rheingold, au théâtre Royal de Munich, assistaient M. et Mme Mendès, M. C. Saint-Saëns, Mlle Augusta Holmès, M. Léon Leroy et, d’après ce dernier, vingt autres Parisiens, artistes ou amateurs. Mlle Augusta Holmès ne se contenta pas d’exprimer son enthousiasme pour la nouvelle œuvre de Wagner dans la Revue libérale et démocratique de Seine-et-Oise (19 septembre 1869) ; elle avait voulu convertir au culte de son dieu le redoutable M. Comettant, en lui vantant les merveilles poétiques et musicales de Rheingold (Lettre du 7 septembre).

Citons d’elle une exacte description du prélude de cet ouvrage.

« Après une introduction construite sur une phrase unique, d’abord indiquée par les bassons, reprise ensuite par les cors, puis descendant aux violoncelles, traversant le quatuor d’instruments à cordes, pour s’étendre dans les profondeurs de l’orchestre, toujours sur une note grave donnée obstinément par les contrebasses, augmentant d’intensité à chaque transformation, pour éclater enfin dans un tutti formidable, ayant laissé par ce développement général l’impression du Ilot toujours grandissant, s’écroulant sur les récifs avec un bruit d’orage, le rideau se lève. »

M. Catulle Mendès adressa au National (5 septembre 1869) et Mme Mendès au Rappel (7 septembre), de poétiques paraphrases à ce point hyperboliques que M. Albert Wolff écrivait : — « La famille Mendès