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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/193

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Bavière, — en réponse au mauvais procédé de Louis II faisant saisir chez les libraires du royaume la traduction allemande du Roi-vierge[1], — M. C. Mendès se vante d’avoir, en 1869, par ses menées rebelles à la volonté souveraine, empêché la représentation de Rheingold, le succès de l’œuvre ayant paru à l’auteur lui-même compromis par une ridicule et mesquine mise en scène. Les protestations du compositeur n’ayant réussi qu’à le faire expulser de Bavière, M. Mendès se serait mis en tête de désorganiser le théâtre, aurait fait signer sa démission au chef d’orchestre, déterminé l’un des acteurs à une fuite nocturne, à l’heure même de la représentation et, par son obstination dévouée à la gloire de Wagner, triomphé de l’absurde et impérieux caprice royal. Toute cette histoire est confirmée par une correspondance de Munich, insérée dans la Gazette musicale du 12 septembre 1869[2].

D’après cette information, les difficultés de la mise en scène ont « fait renvoyer aux calendes grecques le Rheingold de Wagner… Après la dernière répétition générale et lorsque tout était fixé pour la représentation publique, le chef d’orchestre

  1. Le Roi-Vierge, 1 vol. in-18. Paris, 1881, Dentu. Il y est parlé, avec des allusions transparentes de la passion du roi de Bavière pour la musique de Wagner, des représentations de Lohengrin données pour lui seul, etc.
  2. Voir aussi sur la remise de la première de Rheingold, l’article de M. Schuré (Temps, du 9 septembre), celui de M. Mendès (National, du 6 septembre), la lettre de M. Leroy au Figaro (6 septembre 1869).