Aller au contenu

Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

familier avec les œuvres de Wagner, ne pouvait refuser son admiration à des conceptions aussi grandioses que le prélude de Rheingold, le premier acte et la scène finale de la Walküre, la scène de la forge, le chant de l’oiseau et le réveil de Brunehild dans Siegfried, et le dernier acte de Gœtterdœmmerung ; mais il se laissa captiver par le drame, sans chicaner sur les inventions bizarres du poète de l’Anneau du Nibelung. Il serait trop long de citer ses jugements, mais ils sont formulés dans les termes les plus élogieux. On trouvera d’ailleurs l’étude de M. Saint-Saëns sur la Tétralogie dans son volume Harmonie et Mélodie[1].

Elle est précédée de quelques réflexions générales très judicieuses, celle-ci par exemple : — « Que dire de ces gens qui se sentent gravement atteints dans leur patriotisme, à l’idée que Wagner fait exécuter en ce moment sa Tétralogie dans une petite ville de Bavière ? En vérité, le patriotisme a bon dos, etc… À tout prendre, je préfère hautement ceux qui s’inclinent devant une évidente supériorité et ne marchandent pas leur admiration, dussent-ils admirer de confiance, à ceux qui dénigrent de parti-pris, etc… »

Alors que beaucoup de grands journaux s’étaient abstenus d’envoyer un rédacteur spécial pour suivre les représentations de Bayreuth, le Moniteur Universel était représenté par deux correspondants.

  1. 1 vol. in-18, Calmann Lévy, Paris, 1885.