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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/241

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Ce fut l’ouverture de Tannhœuser qui reparut d’abord sur les programmes du Cirque-d’Hiver (9 novembre 1873). Elle divisa la salle en deux camps opposés.

Le 30 novembre, la marche religieuse de Lohengrin fut ballottée entre les sifflets et les applaudissements, mais ceux-ci l’emportèrent à la fin. Le 21 décembre, le public fit mauvais accueil aux fragments des Maîtres-Chanteurs. À partir de ce moment, le répertoire de Wagner reprend sa place sur l’affiche du Concert-populaire[1], avec des alternatives de triomphe et d’insuccès.

Le 15 novembre 1874, l’orchestre de M. Pasdeloup exécutait pour la première fois le prélude de Tristan et Yseult. Ce prélude ne fut pas compris, soit parce qu’il fut mollement joué, soit à cause de la complication du travail symphonique. D’ailleurs, il a toujours été froidement reçu au Cirque-d’Hiver. Ce jour-là, les bis des admirateurs déchaînèrent une véritable tempête et le morceau ne put être redit qu’à la fin du concert.

Marcello, dans la Chronique musicale[2], étudia le prélude. Voici la paraphrase qu’il en donne : « L’idée dirigeante du drame, c’est l’amour… À travers les

  1. Pour les concerts, nous ne donnerons plus désormais que la date des premières auditions de fragments inédits, avec l’attitude du public et les appréciations de la presse ou du moins des rares critiques qui suivent régulièrement les matinées musicales.
  2. La Chronique musicale, journal bi-mensuel avec gravures et musique, fondé par M. Heulhard en 1873, parut jusqu’en 1876.