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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/259

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Le dernier chapitre des Tableaux romantiques de littérature et d’art, intitulé la Musique et ses destinées, fait allusion aux théories esthétiques de Wagner. Celui-ci n’a rien inventé, bien entendu. Au sujet de l’union entre la musique et les paroles cherchée par Wagner, de système exposé longuement dans les neuf volumes d’œuvres théoriques, le critique formule ce jugement : « C’est le transcendantal dans l’absurde et la présomption. Politique, religion, histoire, économie sociale, toutes les questions sont traitées et ramenées imperturbablement vers un centre qu’il occupe, lui, le messie annoncé par les prophètes, le rédempteur descendu des cieux pour racheter les générations présentes et futures de l’horrible esclavage du préjugé. »

Et ainsi de suite. Pas d’arguments, des phrases.

Les wagnériens invoquent à l’appui du système, l’exemple de Beethoven renonçant à la forme purement musicale pour appeler à lui l’aide de la poésie dans l’Hymne à la joie de la Symphonie avec chœurs, mais « Beethoven n’eut jamais la sotte idée de fonder un dogme et de prêcher la délivrance de la musique par la parole. » D’ailleurs, la neuvième symphonie ne fut pas son chant du cygne et il est revenu ensuite aux formes régulières de la musique instrumentale.

Dans les Musiciens du passé, du présent et de l’avenir[1], de M. Blaze de Bury, publiés à la fin

  1. 1 vol. in-18, Calmann Lévy, Paris, 1880.